L'oeil de Clarkin

Publié le par emiliano

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Matthew Clarkin avec Cameron Treloar et Heini Adams

 

 

 

Bonjour Matthew, comment vas-tu ? Comment se sont passées tes vacances ?

 

Très bien. Oui, j'ai passé de bonnes vacances. C'était un peu court, mais c'était bien. Je n'ai pas trop bougé. Je suis resté à la maison, à Bordeaux. J'ai profité de ces trois quatre-jours pour assister au mariage de notre joueur (Ndlr : Hugh Chalmers) qui s'est marié en Bourgogne. Je ne sais pas trop pourquoi, mais bon. (Ndlr : il sourit) Nous avons donc fait mille bornes ce week-end... mais c'était bien.

 

 

La semaine dernière, le groupe effectuait un stage à Seignosse. Comment s'est-il passé ?

 

Ca s'est super bien passé. L'objectif cette année était de passer tout un stage en famille (Ndlr : les femmes des joueurs étaient présentes). Moi, j'avais jamais vécu ça auparavant. C'était vraiment génial. Nous ne nous entraînions que les matins, pour ensuite profiter tous ensemble les après-midis. C'était super.

 

 

Revenons au sportif, sur quoi le staff a-t-il le plus insisté ?

 

En fait, on a pas du tout joué au ballon. Les deux-trois premières semaines, c'est physique, physique, physique. On ne parle ni du plan de jeu, ni du système tactique ; rien de tout cela. On ne fait que du physique et de la muscu. A partir de jeudi, on va rentrer un peu dans les détails, dans la conquête etc. Mais pour le moment, on en a peu parlé.

 

 

Quelles sont tes premières impressions sur le groupe en ce début de préparation ?

 

Elles sont comme l'an dernier, très bonnes. Nous avons presque le même groupe. Ca donne de la stabilité, et puis c'est bien de revoir les mêmes têtes chaque année. Malheureusement, on avait pas tout le monde avec nous. Il manquait encore douze joueurs qui sont encore en sélection ou en Super 15. C'est dommage qu'ils n'aient pas pu participer à ce stage.

 

 

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Justement ce nouveau staff, comment est-il ?

 

(il sourit) Raphaël et Joe sont tous les deux trop sympas ! Donc déjà, il y avait un bon premier contact. C'était très facile comme premier abord. Après, j'espère surtout qu'ils vont nous permettre de nous améliorer sur et en-dehors du terrain. Ils vont nous amener un vrai plus.

 

 

Que peuvent-ils apporter de plus que Marc Delpoux ?

 

Je pense qu'en venant d'Angleterre, ils vont nous apporter une certaine rigueur, qui peut manquer parfois en France, un peu de discipline aussi. Joe Worsley est venu ici pour que nous progressions en défense, notre point faible l'année dernière. Ca n'était pas par manque de volonté, mais nous n'avions peut-etre pas un systême assez efficace défensivement. Nous espérons qu'ils nous permettront d'être plus efficaces sur ce secteur.

 

 

Comment se comporte Raphaël Ibanez sur le terrain ?

 

Il est un peu en retrait. Si j'ai bien compris, il sera présent mais restera en retrait. Il laissera les entraîneurs faire le boulot, et lui gèrera la coordination entre coaches. Il aura plus un rôle de manager, a part pour la mêlée peut-être.

 

 

Ce groupe qui a terminé 8ème du Top 14 l'an passé est plutôt jeune, sur quoi doit-il progresser ?

 

Sur la défense, déjà. Ca n'est pas par hasard s'ils ont pris Joe et Rapha. Après, même si sur le plan offensif cétait bien, on peut toujours progresser. Nous allons essayer de simplifier notre jeu, tout en maintenant cette volonté de jouer, de faire vivre le ballon.

 

 

"Jouer" restera le mot d'ordre cette année ?

 

Oui. Les coaches ne sont pas stupides. Ils ont bien vu que notre point fort était de jouer offensif. Nous allons continuer comme ça. L'objectif est d'avoir une meilleure défense pour ensuite avoir plus de gaz lorsque nous avons le ballon. L'an dernier, nous avons gaspillé trop d'énergie dans notre défense. Si nous sommes plus efficaces là-dessus, je pense que nous serons plus efficaces en attaque. C'est le but du jeu.

 

 

Premier match contre Grenoble le 18 août, ton sentiment ?

 

Ca sera un match très compliqué, à la maison contre le promu qui a tout explosé en Pro D2 et qui, en plus, s'est bien renforcé. Ca va être un match compliqué parce que personne ne veut perdre le premier rendez-vous de la saison. Il y a toujours une pression supplémentaire. On a le temps. On va voir comment se déroulent les matches amicaux. Le but est d'être fin prêt le 18 août pour la reprise.

 

 

Grenoble peut-il avoir un destin semblable à celui du LOU ? 

 

Je ne sais pas. J'imagine qu'ils ont beaucoup appris en regardant Lyon jouer. Franchement, ça dépend. Ils ont fait pas mal de changements dans l'équipe. Ca va aussi dépendre des repères dans le groupe. Il y a tellement de choses qui entrent en compte que c'est difficile de savoir. A Bordeaux, on se méfie beaucoup de Grenoble.

 

 

La saison passée, l'objecif c'était le maintien. Vous avez terminé 8èmes. Cette année, vous jouez encore le maintien ou vous voulez faire mieux que cette huitième place ?

 

Nous n'en avons pas parlé. Je pense que l'on veut toujours faire mieux que l'année précédente, même si ça va être compliqué puisque faire mieux que huitième ça voudrait dire que nous serions qualifiés pour les phases finales. C'est un beau rêve mais le premier objectif sera de se maintenir. Le club a besoin de stabilité pour l'avenir, pour les années à venir. Personnellement, j'aime bien me fixer des objectifs, et ces derniers doivent être adaptables. Si à Noël nous sommes cinquièmes, bien sûr, nous changerons d'objectif. L'objectif initial est le maintien, mais ça peut évoluer.

 

 

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On dit souvent que le plus dur est de confirmer...

 

Oui c'est sûr. Il n'y a plus cet effet de surprise. Les gens vous connaissent, savent votre façon de jouer, donc c'est plus difficile de confirmer.

 

 

Vous aurez un effectif de 40 joueurs professionnels cette saison, avez-vous des ambitions en Challenge Européen ?

 

Pour l'instant ça va être compliqué. Nous allons en profiter pour reposer les cadres et donner de l'expérience aux jeunes du club, comme l'an passé. Il y a beaucoup de jeunes joueurs très prometteurs au club qui n'auront peut-être pas assez de temps de jeu en Top 14 ; c'est l'opportunité pour eux de goûter au haut-niveau, d'autant plus que notre poule (Ndlr : dans laquelle figurent notamment Gloucester et les London Irish) sera très relevée. Jouer deux des meilleures équipes d'Angleterre, c'est primordial pour eux. Mais là, c'est pareil. Si nous voyons que nous avons une chance de nous qualifier, nous reverrons nos objectifs à la hausse.

 

 

Tu viens de fêter tes 31 ans, combien d'années penses-tu encore jouer au plus haut-niveau ?

 

Je ne sais pas. C'est au feeling. Si je sens que je ne suis plus capable de me donner à 100%, j'arrêterai. Mais bon, on verra. J'ai encore un contrat de trois ans. Je sais que physiquement et mentalement je pourrai l'honorer jusqu'au bout. Après cela, je réfléchirai. Tant que je prends du plaisir. (Ndlr : il sourit à nouveau) Quand je vois un mec comme Bruce Reihanna qui a 37 ans... tout est possible !

 

 

Tu finirais en France ou tu aimerais repartir jouer en Nouvelle-Zélande ?

 

C'est toujours un rêve mais je peux l'abandonner je pense. Ici, c'est chez moi. Comme j'ai plus ou moins commencé ici, j'aimerais bien terminer en France.

 

 

C'est loin mais plus heureux pour ton pays d'origine ou triste pour le pays d'accueil ?

 

Heureux pour mon pays. Je connais l'importance de cette victoire pour mon pays. On avait besoin de cette Coupe du Monde avec ce contexte de crise et le tremblement de terre de Christchurch. C'était le moment pour nous d'avoir un peu de joie. Je pense que personne ne peut contester que sur les 25-30 dernières années, c'est mérité. Même si en sport tout est possible sur un match, je pense que ça récompense tout un pays de rugby.

 

 

Enfin, tu as fait une apparition plus jeune dans un des "Seigneurs des Anneaux", de ton compatriote, Peter Jackson. Un avenir dans le 7ème Art peut-être ?

 

(Ndlr : il sourit) Non, non. C'était juste comme ça. C'était un truc par hasard parce que j'étais jeune et que j'avais un peu de temps. C'était une belle expérience, mais le cinéma c'est pas pour moi.

 

 

 

Remerciements à Matthew Clarkin pour cet entretien.

 

 

 

 

 

Publié dans Rugby

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